Mon chien est peureux, craintif, comment faire ?

D’où vient la peur chez certains chiens ?

Ils sont assez nombreux à avoir peur de l’orage ou des feux d’artifice. Mais certains chiens sont tétanisés par le bruit des motos ou des camions qui passent ou même par un grille-pain en marche !

Oreilles couchées, queue basse coincée entre les pattes, tremblement, halètement, mouvement de fuite, gémissement ou se cramponner à son maître : le langage corporel du chien traduit sa peur profonde. Si elle est assez fréquente face à des bruits impressionnants comme le tonnerre, elle peut également être provoquée par des objets anodins comme un grille-pain qui éjecte des tranches dorées. Dés le plus jeune âge le chien a besoin de se construire et c’est par les émotions comme la peur que votre chien va apprendre.


Des expériences… manquées !

Certains chiens naissent avec une prédisposition à la peur, mais la plupart du temps, cette peur est provoquée par des expériences vécues, ou au contraire, par celles auxquelles le chien n’a jamais été exposé pendant sa période de développement qui est de sept à neuf semaines. Un facteur déterminant pour le futur état d’esprit du chien est la socialisation. Elle va permettre au chien de découvrir des personnes,  des chiens de petite taille ou grande taille, des chiens avec ou sans queue, des chiens avec un museau plat,  des lieux et des situations variées dès son plus jeune âge.

Le manque de socialisation

Passés, huit semaines, les chiots commencent à devenir timides et à éviter les personnes qu’ils ne connaissent pas ; il faut inverser cette tendance avant que le chiot n’atteigne sa quatorzième semaine. S’ensuit une autre période décisive, entre quatre et huit mois, où le chien commence à craindre les inconnus et peut même devenir agressif par peur.  Si les maîtres n’éradiquent pas ces phobies immédiatement, le chien aura un comportement stressé et imprévisible tout au long de sa vie : un chien timide et craintif peut être rééduqué jusqu’à un certain point,  mais cela demande beaucoup de travail et de patience, et il ne sera jamais aussi fiable qu’un chien bien socialisé.

La socialisation est un processus facile : il suffit d’exposer le chiot à différentes personnes et situations : aux personnes avec un chapeau, avec une valise à roulettes, avec une canne ou un déambulateur, aux enfants sur des trottinettes, aux voitures, aux bus, aux trains qui entrent en gare, aux camions qui passent. Ce genre d’exposition doit continuer au moins jusqu’à l’âge de neuf mois voire un an.

Une phobie survenue  plus tard

Il peut arriver qu’une phobie se développe à un âge plus avancé, provoquée par un événement particulier. Si, par exemple,  au moment même de mettre le grille-pain en marche, un bruit extraordinaire se produit à l’extérieur, comme le déchargement d’un camion de matériaux de construction,  le chien va associer désormais le bruit du grille-pain et l’odeur du toast au vacarme  effrayant et paniquer. Que faire dans un tel cas ? Surtout éviter le geste spontané, de caresser le chien pour le calmer : ce serait le féliciter pour son comportement ! Il existe des CD de bruit pour habituer les chiots au son des sirènes, des trains, des camions ….

L’attitude du maître

Le meilleur moyen est de tout simplement ignorer la peur du chien et faire comme si de rien n’était. Si votre chien a peur du tonnerre, et s’il a déjà suivi des cours d’éducation, profitez d’un orage pour lui mettre sa laisse et demandez-lui quelques simples exercices familiers comme « assis » ou couché » : cela l’aidera à s’assurer que tout est normal. Récompensez-le par son obéissance par de grandes caresses et félicitations. Au début, le chien sera peut-être étonné de constater que vous ne prêtez aucune attention à ce qui lui fait peur, mais  finalement, il décidera que si le chef de meute qui est son maître n’y prête pas attention, c’est que tout est normal et qu’il n’ y a rien à craindre !

Extraits du livre de Stanley Coren, Secrets des chiens, Éditions Payot