Un nouveau maître ?

Les chiens n’ont pas du mal à s’adapter à une nouvelle vie

Les légendes ont la vie dure et dans ce domaine, elles sont particulièrement tenaces : un chien, dit-on, reste fidèle à son premier maître, déprime, voire même périt à sa disparition, et aura du mal à accepter une nouvelle relation avec un humain. Dans un certain nombre de récits émouvants, destinés à témoigner de cette fidélité inconditionnelle, le chien inconsolable se rendrait même chaque jour sur la tombe de son maître décédé…

Il s’agit d’un exemple classique d’anthropomorphisme, c’est à dire de l’attribution d’un comportement humain à un animal. Car nous, les humains, sommes marqués à vie par les relations que nous avons vécues pendant notre enfance : un enfant qui a pu établir des liens forts avec au moins un de ses parents gardera avec cette personne de confiance une relation exclusive pendant toute sa vie. Un enfant qui ne s’est pas senti aimé, rassuré par au moins l’un de ses parents et qui n’a donc pas connu de sécurité émotionnelle, aura pendant sa vie d’adulte du mal à construire de nouvelles relations proches. Quel que soit notre passé émotionnel : nous mettons du temps avant d’établir une relation de confiance avec un nouveau venu dans notre vie.

Le chien est moins compliqué

Pour le chien, c’est plus facile. Il s’adapte très vite à de nouvelles conditions de vie, d’autant plus quand elles sont agréables ! Comme l’ont constaté les chercheurs qui ont observé des chiens dans des refuges*, les chiens, même quand ils ont été négligés pendant leur phase de chiot, s’habituent très vite aux conditions nouvelles favorables. Et même un chien plus âgé est capable de s’adapter au mode de vie d’un nouveau partenaire humain. Il le fait, en plus, très rapidement : les observations faites dans les refuges ont montré qu’une brève rencontre agréable avec une personne est suffisante pour que le chien préfère cette personne ensuite à d’autres. Ce qui permet la conclusion que dans un refuge ce n’est pas la cage avec les barreaux qui traumatise le chien, mais le manque d’une relation sociale, le manque d’un maître !

Avant de craquer, mieux vaut vérifier !

Cette facilité de s’adapter à une nouvelle famille, à un nouveau maître, ne signifie pas que chaque chien adopté dans un refuge sera par principe le chien idéal pour n’importe quelle famille. Car même si le chien acceptera son nouveau maître, il pourra avoir des problèmes de comportement causés par des traumatismes subis dans son passé, ou bien il pourrait avoir du mal à s’adapter, par exemple, à la présence de jeunes enfants.

Avant d’adopter un chien dans un refuge, l’important est de bien se renseigner sur son passé et de penser à comment il va s’adapter à votre mode de vie.

*Extrait du livre L’homme et le chien de Kurt Kotrschal.

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